Instauré en septembre dernier, le dialogue inter-burundais est une « création » du gouvernement burundais qui vise à instaurer des consultations nationales afin, et dans le contexte de la crise actuelle, d’aider à l’instauration d’un climat de paix au Burundi.
Ce dialogue inter-burundais a démarré le 19 janvier 2016 à Kirundo (nord du Burundi), trois mois après la mise sur pied de la CNDI, organe chargé de piloter ces sessions. Pour le Gouvernement burundais, il s’agit d’un « dialogue national » qui doit se tenir entre burundais, sans l’influence de la communauté internationale.
Ce dialogue débute, après les déclarations faites par le ministre des relations extérieures, Alain Aimé NYAMITWE, sur un probable engagement du gouvernement à négocier avec l’opposition. Malgré l’espoir suscité par cette initiative du gouvernement auprès des Burundais, il semble toujours y avoir une certaine méfiance de l’opposition et de la communauté internationale.
Des divergences existent au sein de la classe politique burundaise, quant à l’établissement de ce dialogue, ainsi qu’aux objectifs assignés. Pour Mgr Justin NZOYISABA (de l’Eglise Méthodiste), Président de la CNDI, ce dialogue vise à rassembler des idées et trouver des solutions à la crise burundaise.
« Ce sont des assisses pour la restauration de la démocratie au Burundi… il faut demander aux Burundais pourquoi la démocratie dans notre pays rencontre toujours des problèmes quand il y a des élections » déclare-il.
« C’est une mascarade du gouvernement » dénonce l’opposition qui a boycotté le dialogue.
Pour Jérémie Minani, porte-parole du Conseil National pour le Respect de l’accord d’Arusha et la Restauration d’un Etat de Droit au Burundi (CNARED), plateforme de l’opposition, ce dialogue est
« une comédie de dialogue. C’est un échappatoire mis en place par le pouvoir de Bujumbura pour se dérober aux vraies négociations sous médiations internationales»
ajoute-t-il.
Pour tenter d’amortir la crise, une délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies est arrivée au Burundi le 21 décembre 2015. Leur mission est de convaincre le gouvernement burundais d’ouvrir un dialogue avec l’opposition et d’accepter le déploiement d’une force de l’Union africaine.
Quentin Ihiro, correspondant Info Chrétienne pour le Burundi
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